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LET US

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DANCE!

DANCE!

Au café La Rose Blanche, une photo d'une foule dansante pend au-dessus du miroir du comptoir. Le titre de cette photo s’intitule: "Salut de Trébisonde". Quelqu'un y a ajouté les mots "Pyrrichios". La photo aide les propriétaires du café à se rappeler de leur région d'origine: Trabzon, située sur la mer Noire - ou «le Pont» en Turquie. À leurs yeux, cette scène photographique est une sorte de «Last Dance»: une danse effectuée alors que les valises étaient faites suite au départ forcé des chrétiens grecs de la région de la mer Noire. Nous parlons des années 1920.  Sur ce même comptoir on retrouve une version miniature d'un instrument de musique. C'est la kemençe, une variante de lyre jouée avec un archet.

 

La kemençe accompagne la danse circulaire que nous voyons sur la photo. La musique, les danses et la langue sont un héritage commun pour les peuples et les cultures qui ont autrefois vécu dans la région de la mer Noire. La beauté de cette culture mixte ainsi que la perte culturelle suite à la désintégration de ces traditions partagées est très bien décrite par l'auteur turc Omer Asan dans le livre ‘Nikos’ Kemençe’. Asan a voué sa vie à la description de la culture pontique ou de la culture autour la mer Noire. Cela lui a valu également des problèmes avec les autorités turques. Le grec parlé autour de la mer Noire (ou Romeyka) serait le plus proche du grec ancien. L'une des variantes des danses de cette région s'appelle «pyrrichios» ou «serra». Elle est seulement dansée par les hommes. C'est une danse de guerre fascinante qui remonterait à la nuit des temps ou du moins à l'antiquité grecque. Xénophon en fait mention dans son Anabasis. D'autres danses - également dansées en cercles avec beaucoup de participants- sont inspirées par d'autres thèmes et humeurs et sont dansées par des hommes et des femmes.

 

L'exposition «Grecs de Molenbeek» s'est conclue par une danse issue de cette tradition sur la place de l'église. La danse a été enseignée par l'association gréco-pontique de Bruxelles Kamian K'en Argos. Nous voulions la faire avec des Bruxellois issus de n'importe quelle origine. Nous avons ainsi rendu hommage à la tradition disparue de la coexistence pacifique entre des cultures issues de la région de la mer Noire et nous avons souhaité mettre en évidence la force de la diversité à Bruxelles. Les répétitions pour la danse ont eu lieu dans divers endroits à Bruxelles, y compris au GC De Vaartkapoen, au Lycée Maria Boodschap, au CC Maritime.

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